Le Petit Cinéphile Parisien

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mercredi 29 novembre 2006

Quelques grammes de tendresse dans un monde brutal

Cette semaine dans les cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass », une grosse surprise puisque, comme vous pourrez le constater dans la programmation, le dernier film de Paul Verhoeven, « Black Book » n'apparaît pas. Ceci dit, cela fait effectivemment six années qu'il s'est absenté de l'affiche en tant que réalisateur après avoir enchaîné durant dix ans « Total recall », « Basic instinct », « Showgirls », « Starship Troopers » et « L'Homme sans ombre ». Aujourd'hui, il revient donc avec un film très attendu par les cinéphiles que nous sommes en espérant qu'il soit à la hauteur de nos espérances. D'autant plus que ce nouvel opus d'une œuvre qui a déjà marqué durablement l'histoire du cinéma marque le retour de l'auteur dans son pays d'origine, la Hollande, en nous plongeant dans l'une des pages les plus noires de l'Histoire. Ainsi, je vous laisse consulter la programmation les réseaux Gaumont, Pathé et Mk2 pour trouver la salle qui vous convient le mieux.

Mais si « Black Book » n'a pas trouvé sa place dans cette programmation c'est pour laisser place à d'autres films qui valent autant le détour. Commencez par prendre rendez-vous avec un autre cinéaste toujours très attendu par les cinéphiles, à savoir l'incontournable Martin Scorsese. Ajouter y deux premier films. Le premier film d'un réalisateur australien agé de 20 ans à peine qui, avec « 2h37 », s'est payé le luxe de figurer en bonne place dans la sélection officielle « Un Certain Regard » au dernier Festival de Cannes. Le second de Julie Garvas, la fille de Costa-Gavras, qui signe un film qui nous plonge dans les années 70 vu de l'enfance. Enfin, complétez cette sélection, par le nouveau Haim Bouzaglo qui revient avec « Distorsion » et vous obtenez une bonne dose de très belles découvertes qui comblerons les cinéphiles les plus exigeants.

Les infiltrésPour son 27ème long métrage Martin Scorsese revient à ses premiers amours en nous proposant un nouveau film de gangsters. Par le biais d'un perpétuel retour aux sources du mal, depuis « Mean Streets » ce cinéaste ne cesse de s'attacher à la violence sous toutes ses formes et principalement à celles qui s'expriment dans la rue et qu'incarnent les malfrats. Au-delà de ce premier opus datant 1976 dans lequel Robert De Niro venait crever l'écran, on garde en mémoire de ce chapitre « Les Affranchis » et « Gangs of New York ». Ainsi « Les infiltrés » se présente comme étant un nouveau volet de ce qui restera comme une magnifique collection de films de gangsters vu par le maître genre. Après s'être intéressé à Howard Hughes dans son précèdent film, c'est donc une nouvelle invitation pour une descente aux enfers comme peu de cinéastes savent les filmer. De plus, histoire d'ajouter un peu de sel à votre impatience de découvrir ce film, sachez, une fois n'est pas coutume, qu'il s'agit là du remake du film hongkongais « Infernal affairs » d'Andrew Lau sorti il y a tout juste deux ans. Sachant les risques que représente l'adaptation d'une œuvre si récente que les cinéphiles ne manqueront pas de comparer, on peut penser que Martin Scorsese a mis tout son talent dans la balance pour en faire un film très personnel marqué par son propre style afin de se démarquer au mieux de l'original. Il faut préciser que dans sa carrière il n'en est pas à son coup d'essai pour ce type d'exercice puisqu'en 1992 il signait « Les Nerfs à vif », le remake d'un film datant de 1962 et en 1987 « La couleur de l'argent » se présentait comme la suite de « L'Arnaqueur » avec le légendaire Paul Newman. Mais qu'importe, quelque soit l'histoire, même si elle fut racontée des dizaines de fois de façons différentes, tout le talent d'un conteur est de vous faire croire que celle-ci est nouvelle. Ainsi, je ne doute pas une seconde que Martin Scorsese, au sommet de son art, vous fasse de nouveau décoller. D'autant plus que la distribution est largement à la hauteur de nos espérances. Deuxième collaboration avec le Maître, Leonardo Di Caprio se place de facto comme l'un des acteurs fétiches du cinéaste au même titre qu'a pu l'être Robert De Niro. Accompagné de Matt Damon et Jack Nicholson, ce film est indiscutablement un événement dont on aurait tort de se priver. Surtout lorsqu'il est projeté dans la superbe salle du Max Linder Panorama. A moins que vous ne préfériez l'Arlequin, la Pagode, ou encore l'Escurial Panorama.

Ce film vous passionne ? Allez le voir et en fin de séance seulement, je vous invite à découvrir en guise de bonus une analyse passionnante sur « Les Infiltrés ». L'occasion de prolonger le plaisir de découvrir une œuvre…

2h37Alors que nous avons encore tous en mémoire le bouleversant « Elephant » de Gus Van Sant, « 2h37 » revisite le mal être auquel sont confrontés bon nombre d'adolescents issus du monde occidental. Profondément touché par le suicide de son amie Kelly, le jeune auteur Murali K. Thalluri se mit à écrire ce film dans la foulée. Il peut paraître évident que suite à la douleur que provoque la perte d'un proche dans ces circonstances, l'inspiration artistique ne peut être que pure et sans concession. Encore faut-il avoir le talent de le faire. Cela semble être le cas. Malgré le titre, l'histoire se déroule sur une journée entière dans un lycée au cœur de l'Australie, un pays qui malheureusement ne semble pas échapper problèmes inhérents à toute société moderne. Autodidacte, il nous propose ainsi un vrai film « coup de poing » qui semble tout droit sorti de ses tripes et qui ne manquera pas de vous toucher. En tous cas, à 20 ans, Murali K. Thalluri, nous prouve qu'il est possible de bousculer l'industrie cinématographie à tout âge pour se faire une place dans un univers déjà bien chargé. Parions donc que ce film ne soit que le premier d'un œuvre qui ne fait qu'éclore… A découvrir au Racine Odéon, mais aussi au Bretagne ou encore au Majestic Bastille.

Tout juste un mois après « Janem Janem », Haim Bouzaglo, le réalisateur franco-israélien, revient sur les écrans parisiens avec « Distorsion ». Cette fois, il nous plonge au cœur des attentats qui frappent Israël depuis des années. Ce nouveau film s'inscrit ainsi avec « Janem Janem » et « Côte à côte », encore inédit en France, dans une trilogie où le héros principal suit un parcours psychologique pour réapprendre à connaître son pays: Israël. Ainsi, il nous plonge dans le quotidien d'un metteur en scène de théâtre qui, en pleine phase d'écriture, va se trouver confronté à la terrible réalité des attentats-suicide. Ainsi, après s'être confronté à la question du travail clandestin dans son pays, Haim Bouzaglo se frotte à une autre réalité de son pays et nous permet ainsi de prendre la mesure du malaise d'une société israélienne en perpétuelle recherche de soit. A voir à l'Arlequin pour prendre la dimension d'un sujet d'actualité vu par un auteur-citoyen en plein questionnement.

La faute à FidelTel père telle fille pourrait-on dire. Avec « La faute à Fidel », c'est une toute autre artiste qui débarque dans ce paysage cinématographique si riche. Fille de Costa-Gavras, Julie nous invite à nous plonger dans son enfance quelque part dans l'Italie des années 70. Cet autre enfant de la balle démarra sa carrière de façon très classique en faisant ses classes en tant qu'assistante réalisatrice puis en réalisant un premier court métrage répondant au titre « Oh les beaux dimanches ! ». C'est par le biais du documentaire qu'elle arrivera à maturité entant que réalisatrice avec notamment « J'ai 17 ans, l'âge de raison » qui traitait de l'engagement politique des jeunes lors des élections présidentielles de 2002. Même son documentaire « Le Corsaire, le magicien, le voleur et les enfants » bénéficia d'une sortie en salle, « La faute à Fidel », apparaît bel et bien comme son ticket d'entrée dans le 7ème art. Un film qui s'annonce donc plein de fraîcheur avec quelques notes de tendresse dans un monde finalement très brutal. Laissez-vous ainsi porter confortablement installé dans votre fauteuil du Cinéma des Cinéastes.

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la liste complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo

mercredi 22 novembre 2006

Des auteurs en tous genres qui osent...

Cette semaine dans les cinémas acceptant la carte « Le Pass Gaumont Pathé Mk2 », vous pourrez découvrir quatre créations réalisées par des auteurs qui osent bousculer le cinéma plus traditionnel pour vous proposer des oeuvres qui ne manqueront pas de décaler votre regard sur le monde. Alors laissez-vous faire ! Vous serez, à n'en pas douter, entre de très bonnes mains...

« Cœurs » est le trente quatrième film d’Alain Resnais et de ce fait, c’est un événement en soit. Ce grand monsieur, du haut de ses 84 ans, ajoute donc un opus supplémentaire à son œuvre exemplaire qui a déjà su durablement marquer l’Histoire du Cinéma. Ce qui est étonnant avec cet auteur, c’est qu’il continue, année après année, à nous étonner avec des films très actuels qui donnent à l’ensemble de son œuvre un aspect toujours vivant. Alain Resnais, par le biais des histoires qu’il raconte et à l’image d’un jeune auteur pleins d’idéaux, cherche, invente et bouscule en permanence la syntaxe cinématographique tout en essayant de rester proche du public. Un public, qui par ailleurs, le lui rend bien. De plus, même si il reste fidèle à un cercle de comédiens à l’image de Pierre Arditi ou Sabine Azéma, il n’hésite jamais à mettre en avant les comédiens de la nouvelle génération. Ainsi pour « Cœurs », c’est Isabelle Carré et Laura Morante qui ont le privilège de vivre l’aventure. Pour les auteurs, il en est de même. On se souvient qu’il n’avait pas hésité à associer le couple Jaoui-Bacri à l’écriture de « On connais la chanson ». Pour cette cuvée 2006, c’est l’auteur anglais Alan Ayckbourn qui lui fournis la matière première en adaptant la pièce « Private fears in public places ». Un auteur qu’il avait déjà eu l’occasion d’adapter avec le diptyque « Smoking-No Smoking ». Ainsi c’est un nouveau mélange savamment dosé par l’un de nos meilleurs alchimistes de l’image et du son qui offre une nouvelle fois à ses contemporains de belles émotions et beaucoup de générosités. A découvrir au Balzac l’esprit bien ouvert.

Si je vous dit « Maïwenn Le Besco », je suis persuadé que ce nom ne vous est pas étranger. En effet, même si avec « Pardonnez-moi » elle signe son premier film entant que réalisatrice, cet enfant de la balle fit son apparition sur les plateaux de cinéma dès l’age de 5 ans dans « L’Année prochaine... Si tout va bien » au côté d’Isabelle Adjani et Thierry Lhermitte. Sœur aînée de Islid Le Besco, il s’agit ici de sa quinzième apparition à l’écran et même si cette carrière déjà bien fournis ne l’a pas toujours permis de crever l’écran, on notera tout de même sa présence dans un certain nombre de film de Luc Besson. Et pour cause, elle fut l’une de ses compagnes et eurent un enfant ensemble. En 2004 elle met un premier pied à l’étrier en tant que réalisatrice avec un court métrage dans lequel elle ont retrouve notamment sa fille Shanna qui à pour titre « I’m a actrice ». Aujourd’hui elle peut dire « I’m a film director » avec ce premier film en partie autobiographique et qu’elle finança avec son argent personnel. Vous l’aurez compris, la jeune réalisatrice c’est investi tout entière pour que ce film sorte et malgré de nombreuses difficultés elle est arrivée à ses fins en sachant notamment s’entourer de comédiens de talent comme Pascal Greggory, Aurélien Recoing, Mélanie Thierry ou encore Marie-France Pisier. Une œuvre qui semble être personnelle et qui voit sûrement éclore l’une figure marquante du cinéma français de demain. Alors si l’envie vous tente de plonger dans cet univers inédit et très familial, rendez-vous soit à l’Elysée Lincoln, soit aux 5 Caumartin.

On reste en Europe avec un autre film d’auteur qui cette fois se situe outre-Rhin. Bien que « Montag » révèle les talents d’Ulrich Köhler au public français, ce jeune auteur allemand n’est est pas à son premier coup d’essai. En effet, après être passé par l’école du court métrage, il réalise en 2002 son premier long qui répond au titre de « Bungalow » et qui reste encore inédit en France. Cette année, après « Lucy » d’Henner Winckler et « Un été à Berlin » de Michaël Kohlaase, Ulrich Köhler se présente comme un cinéaste aux films plus austères et âpres. Un cinéma encensé par la critique mais qu’il n’est pas toujours évident d’appréhender. Alors C’est peut-être l’occasion de faire le premier pas vers son œuvre et s’ouvrir ainsi à un regard différent sur notre monde. A découvrir à L’Espace Saint Michel.

On change cette fois de continent pour un tout autre cinéma. Présenté à la Quinzaine des Réalisateur du dernier festival de Cannes, « The Host » s’annonce comme une vraie révélation. Sur les bases d’un film de genre qui n’est pas forcement su goût de tout le monde et dans lequel des monstres impressionnants sont au centre de l’histoire, le cinéaste Sud Coréen Bong Joon-ho prend tout le monde à contre-pied avec une œuvre aux situations loufoques proche du comique. Cinéaste devenu populaire dans son pays avec ses deux premiers films « Barking dogs never bit » et « Memories of murder », il se présente comme une valeure montante du cinéma mondial. Par le biais d’une maîtrise totale de l’écriture cinématographique, il décale les genres pour en faire des œuvres a part et lance très certainement les cinéastes de sa génération sur de nouvelles pistes à explorer. Alors si vous n’avez pas peur d’un certain cynisme face à l’horreur, je pense que ce film peu se révéler comme une véritable claque qui vous scotchera à votre fauteuil. Soyeux audacieux , et rendez vous au Miramar pour ce choc.

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo

Le cinéaste Robert Altman nous a quitté


Je viens d'apprendre la disparition du cinéaste Robert Altman. C'est un grand Monsieur qui nous quitte. Un réalisateur qui aura beaucoup contribué à l'Histoire du Cinéma et que celle-ci ne manquera pas de célébrer aux côtés des plus grands. Ainsi, je tenais à lui rendre hommage par ces quelques mots. Merci pour votre œuvre Monsieur Altman !

Mr Vertigo

mercredi 15 novembre 2006

Alejandro González Inárritu, Amos Gitaï et Sarah Bertrand, trois auteurs aux talents mutiples

Les cinémas indépendants de la capitale acceptant la carte « Le Pass » ouvrent une nouvelle fois leurs salles à des auteurs qui méritent le détour. En devenir ou déjà au talent confirmé, vous ne manquerez sans aucun doute pas de vous frotter à ces univers éclectique qui font la richesse du cinéma d'aujourd'hui.

Cette semaine, l'événement cinématographique dans vos salles favorites se concrétise certainement par « Babel » réalisé par le cinéaste mexicain Alejandro González Inárritu. Outre le fait qu'il est obtenu cette année le prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes, ce nom résonne encore dans la tête des cinéphiles qui l'associe invariablement au superbe « 21 grammes ». Un film qui offrit par ailleurs un prix d'interprétation à Sean Penn en 2003 au Festival de Venise. « Babel » s'inscrit ici comme le dernier volet d'une trilogie entamée en 2000 avec son premier long métrage « Amours chiennes » et boucle certainement la première époque d'un cinéaste qui n'est qu'au début d'une œuvre étonnante. Il faut dire qu'il s'agit là d'un garçon doué à qui tout réussit. Issu du monde de la radio et de la télévision, cet auteur « touche à tout » fait donc son entrée dans l'univers du septième art avec ses « Années chiennes » qu'il mit deux ans à écrire mais qui furent saluées au quatre coins du globe avant d'être nominées aux Oscars dans la catégorie « meilleur film étranger ». Vous l'aurez compris, un film à ne pas rater dans lequel on retrouve notamment Brad Pitt et Cate Blanchett. Mais rassurez-vous, sa présence sur le réseau vous offre un grand choix multiplede salles. Ainsi, que soit à l'Arlequin, à la Pagode, aux 5 Caumartin, au Majestic Bastille ou encore à l'Escurial Panorama, profiter de ce moment de cinéma.

Avec « News from House », Amos Gitaï revient discrètement sur les écrans parisiens avec, comme à son habitude, un film inattendu. Mis à part l'aspect très polémique de son œuvre vis-à-vis de son pays Israël, ce cinéaste de 56 ans peut être considéré comme un essayiste du cinéma moderne et ainsi ne manque jamais l'occasion de s'embarquer dans des projets audacieux. Son film précèdent, « Free Zone », démontrait déjà très bien l'aspect décalé de son œuvre au côté de films plus classique comme « Kadosh ». Toujours très lié à la production française, c'est sous l'impulsion de Thierry Garrel, responsable de l'unité de programmes documentaires d'Arte, qu'Amos Gitaï accepte de faire un bon dans le temps de 25 ans pour cette nouvelle expérience cinématographique. En débutant sa carrière par le documentaire il signe en 1980, « House ». Il s'agit un film dont le sujet se concentre sur les habitants et le voisinage d'une maison abandonnée en 1948 par son propriétaire et réquisitionnée par l'Etat pour y loger de nouveaux immigrants avant d'être racheté au moment du film par un professeur israélien qui décide la rénover. Ce véritable sujet de société qui explore l'un des aspects les délicats de l'Etat d'Israël, à savoir l'évolution de sa population, fut déjà revisité une première fois en 1998 dans le documentaire « Une maison à Jérusalem ». Il s'agit donc du troisième opus de ce qui se dessine comme étant l'un des fils conducteurs de cette œuvre en marche posant à nouveau un regard très personnel sur un pays en perpétuel mutation. « News from House » projeté au Reflet Médicis, vous donnera donc certainement envi de (re)découvrir des deux documentaires précédant disponible aux éditions Arte Vidéo.

On reste dans le documentaire avec « There is no Direction » qui nous invite à rencontrer quelques uns des grands cinéastes du moment à savoir Abel Ferrara, Spike Lee, Emir Kusturica ou encore Francis Ford Coppola. La simple évocation de ces noms alléchera sans aucun doute les cinéphiles que vous êtes mais ce premier film promet d'aller au-delà de cette simple liste de nom étonnante. En effet, il s'agit là de l'œuvre d'une jeune cinéaste française répondant au nom de Sarah Bertrand. Après avoir abordée le septième art en tant que comédienne, elle se lance en 2003 dans la création d'une collection littéraire sur le cinéma qu'elle dirige et qui s'intitule « Des nouvelles du cinéma, une première fois ». S'affranchissant cette fois du support papier, elle tente cette première tentative cinématographique qui préfigure l'émergence d'une nouvelle cinéaste qui ne semble pas être à cours d'idées et nous invite ainsi à partager un regard très personnel sur le monde du cinéma. Actuellement en pleine écriture de son premier long métrage de fiction, c'est l'occasion de rentrer dès à présent dans son univers cinématographique. Amateur de jeunes talents en devenir n'hésitez pas. Surtout lorsque c'est le Racine Odéon qui se charge de vous la présenter.

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo

mercredi 8 novembre 2006

Trois premiers long métrages, Anne Fontaine et le Dahlia Noir...

Cette semaine, dans les cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass », j’ai l’immense plaisir de vous inviter à découvrir pas moins de trois premiers films. Les deux premiers sont signés par des auteurs français alors que le troisième est italien. Suffisamment rare pour le signaler dans une période où les grosses machines bien huilées sur le plan médiatique s’enchaînent semaines après semaines, c’est certainement le signe que la création cinématographique se porte plutôt bien. En effet, au milieu d’un « Dahlia Noir » sur médiatisé que j’évoquerai à la fin de cet édito, il est intéressant de voir éclore de nouveaux univers où la création est au rendez-vous mais ne bénéficiant pas toujours de couverture médiatique suffisante. Pour accompagner ces trois premières œuvres, n’oublions pas la nouvelle touche artistique d’Anne Fontaine qui démontre une fois de plus que la création française a de la suite dans les idées…

« Les Fragments d'Antonin » est donc l’une des très belles surprises de la semaine. Il s’agit en effet de l’arrivée, dans l’univers du long métrage, d’un nouvel auteur. Contre toute attente Gabriel le Bomin fit ses classes dans une école de cinéma italienne très particulière qui répond au nom d’ « Ipotesi ». Fondé par le cinéaste Ermanno Olmi, cet établissement à la particularité de se baser sur la transmission du « néoréalisme », un mouvement du cinéma italien apparut juste après la Seconde Guerre mondiale. Puis il poursuivit sa formation en France à « l’Établissement Cinématographique et Photographique des Armées ». Ainsi, c’est dire toute la richesse d’un parcours qui lui a notamment permis la réalisation de nombreux documentaires pour l’armée Française mais également quelques courts métrages par lesquels « Le puit » qui le révéla vraiment. Un court métrage qui, par ailleurs, se déroule pendant la Première Guerre mondiale, un univers qu’il retrouve avec la réalisation de ce premier long métrage. On notera également la très belle distribution avec notamment, autour de Gregori Derangère qui semble être étonnant, Anouk Grinberg et Niels Arestrup. La rencontre avec ce concentré de talents vous attend sur les écrans du Racine Odéon et des 5 Caumartin.

Richard Bohringer est un écorché vif. Plus connu en tant qu’acteur, cet artiste complet touche aussi bien à l’écriture qu’à la musique. Aujourd’hui il concrétise donc assez logiquement son passage derrière la caméra avec un premier film très personnel répondant au titre « C'est beau une ville la nuit ». Tellement personnel que l'auteur, en adaptant de son propre roman publié en 1988, embarque avec lui sa propre fille Romane pour un film que l’on pourrait qualifier de « road-movie ». En prenant appuie sur un groupe de Blues en tournée, ce film s’apparente donc à une autobiographie dans laquelle le père et la fille joue leur propre rôle. On s’attend ainsi à une œuvre toute à l’image de son auteur. En effet ce personnage charismatique et très attachant que véhicule Richard Bohringer dans les médias et sur scène transpire toujours la sincérité tant dans ses propos que dans la forme qu'il leur donne. Ce qui promet un bel élan d’humanité. Alors rendez-vous à Elysees Lincoln ou au Miramar pour découvrir sur grand écran le « Bar de la Dernière Chance » du côté de Ménilmontant et ses « assoiffés de la nuit ».

Issu de la dernière Quinzaine des réalisateurs de Cannes, durant laquelle il remporta un franc succès ainsi que le prix de la CICAE, le film qui en italien s’intitule « Anche libero va bene » signe quand à lui le passage à la réalisation d’un autre acteur très en vue dans son pays. Pour le public français, Kim Rossi Stuart marqua cette année les esprits avec « Romanzo Criminale » en incarnant « Le Froid ». Grâce à son père acteur (Giacomo Rossi Stuart) et sa mère manequin, les plateaux de cinéma s’ouvrent à lui dès l’age de 4 ans aux côtés de Catherine Deneuve dans « la Grande Bourgeoise ». Dès lors, son parcours ne cessera de faire grandir sa popularité en apparaissant notamment au théâtre. Après un détour par l’Actors Studio de New York, cet acteur confirmé se lance donc dans la réalisation avec un film co-écrit par la scénariste Linda Ferri qui co-signa notamment « La Chambre du fils » de Nanni Morreti. En abordant le thème de la famille et de la séparation au travers du regard d’un enfant, signe ainsi une première œuvre ambitieuse dans laquelle il se retrouve face à un « enfant acteur » interprété par Alessandro Morace et dans lequel il s’est certainement projeté. Ainsi pour continuer à faire le plein de nouveau talent, direction le Bretagne.

Après les débutants, une cinéaste confirmée. Tout juste un an après l’excellent thriller psychologique « Entre ses mains », Anne Fontaine revient avec « Nouvelle chance », une comédie qui semble assez loufoque. Avec 9 films en 13 ans, elle se présente comme l’une des cinéastes les plus prolifiques du paysage français produisant des œuvres qui ne manquent jamais d’intérêt à l’image de films comme « Nettoyage à sec », « Comment j'ai tué mon père » ou encore « Nathalie ». De plus elle sait s’entourer de comédiens prestigieux tel que Michel Bouquet, Natacha Régnier, Miou-Miou, Charles Berling, Mathilde Seigner, Fanny Ardant, Emmanuelle Béart, Gérard Depardieu et plus récemment Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde. Si tout ce beau monde dit oui c’est certainement parce que l’écriture de cet auteur sonne juste tant dans la psychologie des personnages que dans les situations qu’elle met en scène. Ce dixième opus ne semble pas faire exception à la règle et ce sont Danielle Darrieux et Arielle Dombasle qui rejoignent ainsi le petit monde d’Anne Fontaine entourées de Jean-Chrétien Sibertin-Blanc et Andy Gillet, une très belle surprise à n'en pas douter. Pour apprécier l’écriture subtile de cette cinéaste, direction Le Balzac ou bien Le Cinéma Des Cinéastes.

Face à tant de fraîcheur, Brian de Palma se présente finalement comme le bon patriarche. Alors qui nous a habitué au meilleur comme au moins bon, aujourd'hui beaucoup s'accordent à déclarer que « Le Dahlia Noir » fait parti du meilleur. En cela, cette sortie est un événement à marquer d’une pierre blanche. Après des films comme « Blow up », « Scarface » ou encore « Les Incorruptibles », ce cinéaste, qui dès le début de sa carrière s'est positionné dans un cinéma de genre dans lesquels le suspens prime, ambitionne une fois de plus de marquer l' esprit des cinéphiles. En effet, après « Mission to Mars » et « Femme fatale », deux films mineurs, certains l'attendaient sans doute fermement au tournant. Avec cette très attendue adaptation du roman de James Ellroy, il y a fort à parier qu'il ait enfin réussi à trouver un sujet à la hauteur pour réaliser un oeuvre digne d'un cinéaste de sa stature. Malgré les idées reçues, Brian de Palma n'a jamais été un cinéaste génial au même titre que l’a pu être son maître Alfred Hitchcock. Toujours assez inégal, il a souvent tendance à s’effacer derrière son sujet, laissant de côté son univers personnel pour s’attacher au style et à la mise en scène. Il faut dire qu’il aborde souvent des sujets très marqués qui ne laissent finalement que peu de place à véritable liberté de ton ou d’expression. Ainsi Brian de Palma restera sans doute un réalisateur manipulant habilement les figures de style. Avec ce nouvel opus, il ne semble pas déroger à la règle et c’est donc avec certainement beaucoup de plaisir qu’on ira déguster ce bel exercice de style qui nous plonge dans le Hollywood noir des années 40 et donne ainsi l’occasion de proposer un film bourré de références. A noter également qu’après « Scoop » la semaine dernière et « Le prestige » mercredi prochain, les inconditionnels de Scarlett Johansson ne manquerons pas cette nouvelle occasion de la retrouver. Pour le moment, rendez-vous dans la très belle salle du Bretagne.

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo

Programmation des cinémas indépendants acceptant la carte « le Pass » - Du 8 au 14 novembre 2006

L'édito de la semaine est en cours de rédaction...

Ceci dit, la programmation du 8 au 14 novembre 2006 des cinémas indépendants acceptant la carte « le Pass » est en ligne à l'adresse suivante : http://lepetitcinephileparisien.googlepages.com

Mr Vertigo

mercredi 1 novembre 2006

Woody, littérature britannique, clandestins israéliens et alimentation générale

Après Stephen Frears avec « The Queen », Clint Eastwood avec « Mémoires de nos pères » et avant Brian de Palma avec le « Le Dahlia noir », l'événement de la semaine est incontestablement la sortie d'un film signé par un autre cinéaste incontournable, à savoir Woody Allen. Mais malgré la succession, semaine après semaine, de ces sorties majeures, il serait toutefois dommage de ne pas faire écho à des films « moins importants » mais contribuant, à leur niveau à la construction d'un patrimoine cinématographique en perpétuel croissance.

Ainsi, par le biais de notre réseau de cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass », c'est toujours l'occasion de mettre en avant des œuvres, parfois plus difficiles d'accès, mais proposant une autre vision du monde dans lequel nous vivions. Cette semaine donc, après le Woody Allen cuvée 2006, je vous invite à découvrir trois films en marge des grosses sorties , qui posent tous un regard décalé sur notre quotidien.

« Scoop » est donc le deuxième opus de ce qui deviendra sans doute la « période londonienne » dans l'œuvre d'Allan Stewart Konigsberg face à l'Histoire du cinéma. Ce film signe également son retour à la comédie policière dans la veine de « Meurtre mystérieux a Manhattan », « Escrocs mais pas trop » ou encore « Le Sortilège du scorpion de Jade ». Une comédie dans laquelle Woody Allen acteur se retrouve aux côtés de la superbe Scarlett Johansson et du non moins séduisant Hugh Jackman qui troque pour l'occasion son costume d'X-Men pour un rôle plus humain ! Après l'excellent « Match point » qui rencontra un succès immense et permit ainsi à un public différent de (re)découvrir le cinéaste américain, beaucoup attendent une confirmation du nouveau virage que prend son œuvre. Mais celui qui nous a habitué à sortir un film par année revient comme si de rien n'était avec une histoire qui sera peut-être plus dans la veine de ce qu'il a l'habitude de produire. C'est certainement une nouvelle façon de brouiller les pistes afin de mieux nous surprendre. En tous cas, une chose est sûre, le talent de Woody est à déguster dans de nombreuses salles. Ainsi, entre l'Arlequin, la Pagode, les 5 Caumartin, le Majestic Bastille, ou encore l'Escurial, vous n'avez que l'embarras du choix.

Un tout autre univers que celui de Pascale Ferran avec « Lady Chatterley ». Cinéaste trop rare, elle semble aujourd'hui nous livrer une œuvre juste et impeccable basée sur le récit de D.H. Lawrence. Auteur britannique du début du 20ème siécle, il fut longtemps considéré comme « pornographe » avant d'être reconnu pour ses vrais talents d'écrivain. C'est dire si l'œuvre à laquelle s'attaque Pascale Feran est sulfureuse. Adapté plusieurs fois à l'écran, notamment par Marc Allégret avec Danielle Darrieux en 1955 et Just Jaeckin avec Sylvia Kristel en 1981, la cinéaste française nous livre donc sa propre vision d'une œuvre écrite en trois versions distinctes. En effet, alors que la plus célèbre est la troisième, celle publiée par l'auteur en 1928, Pascale Ferran s'attache à la deuxième qui répond au titre de « Lady Chatterley et l'homme des bois ». Une version « […] moins simple, plus frontale vis-à-vis de son sujet, moins tourmenté. » déclare-t-elle. Vous l'aurez compris, cette ancienne élève de l'IDHEC (devenue depuis la Fémis) qui étudia le cinéma aux côtés d'Arnaud Desplechin et d'Eric Rochant, ne laisse rien au hasard et nous propose un œuvre perfectible et exigeante. Après nous avoir offert, il y a de cela plus dix ans, deux films très remarqués : « Petits Arrangements avec les morts » en 1994 et « L'Age des possibles » en 1995, elle réapparaît et démontre ainsi l'intemporalité de l'art. En reprenant le chemin des salles obscures avec une œuvre de qualité, à la hauteur de nos espérances, elle efface dix années d'absence. A découvrir au Saint Germain des Prés et au Balzac.

Après « Ushpizin », sortit le 11 octobre dernier et toujours à l'affiche au Bienvenue Montparnasse, c'est une toute autre image d'Israël qui nous est proposé de découvrir avec « Janem Janem ». En effet, Haïm Bouzaglo nous invite à découvrir un univers tout aussi secret que celui des juifs orthodoxes de Jérusalem, celui des travailleurs clandestins dans l'Etat Hébreu. Après quatre longs métrages, ce cinéaste franco-israélien revient ainsi sur un thème qui lui est cher puisque son premier film, « Mariage blanc », traitait déjà en 1988 du même sujet avec au centre, non pas des ouvriers Turques ou des Romains, mais des ouvriers Arabes. Un constat qui, en soit, en dit déjà long sur l'évolution de la société israélienne durant ces vingt dernière années. En nous proposant de suivre un personnage en pleine crise de la quarantaine qui décide, sur un coup de tête, de devenir lui-même clandestin dans son propre pays, Haïm Bouzaglo aborde cette fois son sujet d'un point de vue tout à fait étonnant. Un angle qui ne manquera pas d'éveiller notre curiosité face à ce problème d'actualité qui, en France, fait couler beaucoup d'encre et démontre, si besoin ait, que la gestion de l'immigration est une question inhérente à toute démocratie moderne. La salle d'embarquement est située soit à l'Arlequin, soit aux Publicis Cinémas. Bon voyage !

« À la cité de la Source à Epinay-sur-Seine, dans un centre commercial vétuste menacé de destruction, l'épicerie d'Ali reste l'unique lieu d'échange, un refuge où peuvent se retrouver les habitants du quartier. » Le décor est planté pour ce film documentaire qui, par son titre, « Alimentation générale », nous interpelle déjà. La réalisatrice, Chantal Briet, une habituée de ce type d'exercice, nous livre à travers ce long métrage, un document sous forme de chronique qui nous promet d'être à fois drôle et émouvante et ne manquera certainement pas de nous faire réfléchir sur la fuite en avant de notre société qui laisse certains d'entre nous sur le bord de la route. A noter que ce film est projeté à l'Espace Saint Michel et sera suivi de cinq débats/rencontres à l'issue des séances durant les quinze prochains jours.

Pour finir cette chronique, je voulais vous signaler, contre toute attente, la projection de « Ô Jérusalem » au Reflet Médicis dans la salle Louis Jouvet. Moi qui, le 18 octobre dernier, lors de sa sortie en salle, me plaignait de son absence dans le réseau des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass », je suis ravie de cette belle promotion du film d'Elie Chouraqui inspiré du remarquable roman de Dominique Lapierre et Larry Collins. Encore une fois, il n'est pas ici question de chef d'œuvre cinématographique et son apparition à l'affiche de l'une des salles de cinéma les plus exigeante de Paris ne transformera pas le film mais permettra sans doute à un public différent de découvrir cette très belle fresque historique racontée avec un sens du spectaculaire qui nous rappelle certaines épopées signées David Lean. Un spectacle qui , de plus, pourrait vous arracher quelques larmes sur la fin. A déguster avec gourmandise et sans chichis !

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo