Alejandro González Inárritu, Amos Gitaï et Sarah Bertrand, trois auteurs aux talents mutiples
Les cinémas indépendants de la capitale acceptant la carte « Le Pass » ouvrent une nouvelle fois leurs salles à des auteurs qui méritent le détour. En devenir ou déjà au talent confirmé, vous ne manquerez sans aucun doute pas de vous frotter à ces univers éclectique qui font la richesse du cinéma d'aujourd'hui.
Cette semaine, l'événement cinématographique dans vos salles favorites se concrétise certainement par « Babel » réalisé par le cinéaste mexicain Alejandro González Inárritu. Outre le fait qu'il est obtenu cette année le prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes, ce nom résonne encore dans la tête des cinéphiles qui l'associe invariablement au superbe « 21 grammes ». Un film qui offrit par ailleurs un prix d'interprétation à Sean Penn en 2003 au Festival de Venise. « Babel » s'inscrit ici comme le dernier volet d'une trilogie entamée en 2000 avec son premier long métrage « Amours chiennes » et boucle certainement la première époque d'un cinéaste qui n'est qu'au début d'une œuvre étonnante. Il faut dire qu'il s'agit là d'un garçon doué à qui tout réussit. Issu du monde de la radio et de la télévision, cet auteur « touche à tout » fait donc son entrée dans l'univers du septième art avec ses « Années chiennes » qu'il mit deux ans à écrire mais qui furent saluées au quatre coins du globe avant d'être nominées aux Oscars dans la catégorie « meilleur film étranger ». Vous l'aurez compris, un film à ne pas rater dans lequel on retrouve notamment Brad Pitt et Cate Blanchett. Mais rassurez-vous, sa présence sur le réseau vous offre un grand choix multiplede salles. Ainsi, que soit à l'Arlequin, à la Pagode, aux 5 Caumartin, au Majestic Bastille ou encore à l'Escurial Panorama, profiter de ce moment de cinéma.
Avec « News from House », Amos Gitaï revient discrètement sur les écrans parisiens avec, comme à son habitude, un film inattendu. Mis à part l'aspect très polémique de son œuvre vis-à-vis de son pays Israël, ce cinéaste de 56 ans peut être considéré comme un essayiste du cinéma moderne et ainsi ne manque jamais l'occasion de s'embarquer dans des projets audacieux. Son film précèdent, « Free Zone », démontrait déjà très bien l'aspect décalé de son œuvre au côté de films plus classique comme « Kadosh ». Toujours très lié à la production française, c'est sous l'impulsion de Thierry Garrel, responsable de l'unité de programmes documentaires d'Arte, qu'Amos Gitaï accepte de faire un bon dans le temps de 25 ans pour cette nouvelle expérience cinématographique. En débutant sa carrière par le documentaire il signe en 1980, « House ». Il s'agit un film dont le sujet se concentre sur les habitants et le voisinage d'une maison abandonnée en 1948 par son propriétaire et réquisitionnée par l'Etat pour y loger de nouveaux immigrants avant d'être racheté au moment du film par un professeur israélien qui décide la rénover. Ce véritable sujet de société qui explore l'un des aspects les délicats de l'Etat d'Israël, à savoir l'évolution de sa population, fut déjà revisité une première fois en 1998 dans le documentaire « Une maison à Jérusalem ». Il s'agit donc du troisième opus de ce qui se dessine comme étant l'un des fils conducteurs de cette œuvre en marche posant à nouveau un regard très personnel sur un pays en perpétuel mutation. « News from House » projeté au Reflet Médicis, vous donnera donc certainement envi de (re)découvrir des deux documentaires précédant disponible aux éditions Arte Vidéo.
On reste dans le documentaire avec « There is no Direction » qui nous invite à rencontrer quelques uns des grands cinéastes du moment à savoir Abel Ferrara, Spike Lee, Emir Kusturica ou encore Francis Ford Coppola. La simple évocation de ces noms alléchera sans aucun doute les cinéphiles que vous êtes mais ce premier film promet d'aller au-delà de cette simple liste de nom étonnante. En effet, il s'agit là de l'œuvre d'une jeune cinéaste française répondant au nom de Sarah Bertrand. Après avoir abordée le septième art en tant que comédienne, elle se lance en 2003 dans la création d'une collection littéraire sur le cinéma qu'elle dirige et qui s'intitule « Des nouvelles du cinéma, une première fois ». S'affranchissant cette fois du support papier, elle tente cette première tentative cinématographique qui préfigure l'émergence d'une nouvelle cinéaste qui ne semble pas être à cours d'idées et nous invite ainsi à partager un regard très personnel sur le monde du cinéma. Actuellement en pleine écriture de son premier long métrage de fiction, c'est l'occasion de rentrer dès à présent dans son univers cinématographique. Amateur de jeunes talents en devenir n'hésitez pas. Surtout lorsque c'est le Racine Odéon qui se charge de vous la présenter.
Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».
Bonne semaine dans les salles obscures… Et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires !
Mr Vertigo



Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».
Bonne semaine dans les salles obscures… Et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires !
Mr Vertigo
1 Commentaire(s):
J'ai eu l'occasion de voir hier "There is no direction" au Racine Odéon. Le film est tout à fait passionnant, on voit de multiples réalisateurs répondre plus ou moins à la question "Qu'est-ce que c'est qu'être un cinéaste ?". Certains trouvent les mots, nous éclairent de leurs points de vue, d'autres jouent une réponse devant la caméra.
Ce film très court (trop ?) nous invite donc à méditer la question et met en scène à la perfection l'intimité totale entre les auteurs et leurs cinémas.
Par davidh, à samedi, décembre 02, 2006 11:51:00 AM
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