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mercredi 25 octobre 2006

Devoir de Mémoire, films venant du froid et petit rayon de soleil Californien

L’événement cinématographique de cette semaine restera, sans nul doute, la sortie du dernier film très attendu de Clint Eastwood répondant au titre de « Mémoires de nos pères ». Mais comme d’accoutumé, malgré cette sortie majeure, notre réseau des cinémas indépendants parisiens acceptant la carte « Le Pass » nous a également réservé quelques belles surprises. Ainsi, après un détour par l’une des pages les plus douloureuse de l’Histoire des Etats-Unis d’Amériques puis par une autre page d’Histoire tout aussi violente se situant, elle, au cœur de l’Europe, je vous proposerai de passer par la Finlande et la Serbie avant de finir notre petit tour dans une Californie délocalisée.

La sortie d’un film de Clint Eastwood est un événement en soit. De films en films, cet icône du cinéma américain immortalisé par les western spaghetti de Sergio Leone ou encore par son personnage de l’inspecteur Harry a su mener sa conversion d’acteur ultra catalogué vers un statut de réalisateur respecté et aux talents indiscutables offrant ainsi aux cinéphiles que nous sommes quelques œuvres remarquables parmi lesquelles dernièrement « Million dollar baby » et « Mystic river ». Même si la presse la plus exigeante use de superlatifs pour qualifier cette œuvre en marche qui rejoindra, sans nul doute, l'une des plus belles pages de l’Histoire du cinéma américain, Clint n’en reste pas moins un éternel Cow Boy au sens noble du terme. Un Cow Boy qui aime son pays. Son patriotisme ne fait aucun doute et c’est avec la plus grande franchise et sans concesssions qu’il traite de façon exaltée l’Histoire et les problèmes de société de son pays. Aux vues du sujet, « Mémoires de nos pères », qui n'ai que le permier volet d'un diptyque qui sera complété le 10 janvier prochain, n’échappe apparemment pas à la règle. En effet, en allant gratter une fois de plus au plus profond de l’identité américaine, il ne semble toujours pas avoir peur de se salir les mains. Cela nous promet ainsi un nouvel acte de bravoure qu’il est impératif de déguster sur grand écran. Ca tombe bien, le film est projeté au Max Linder Panorama !

Lié au même conflit mondial, un tout autre film pour un tout autre sujet vous est présenté cette semaine sur vos écrans parisiens. « Nuremberg, les nazis face à leurs crimes » est un documentaire dont ni la forme ni le propos ne flirte avec la fiction ou le romantisme Hollywoodien précédemment évoqué. Déjà diffusé sur Arte le 4 octobre dernier, sa sortie cinématographique permet ainsi à un public averti de retrouver cette page d’histoire fondamentale dans le contexte très particulier de la salle obscure. Moins distrait par le quotidien qui entoure le canapé de la maison, ces conditions optimales de projection vous permettront une véritable immersion dans ce film réalisé par l’historien Christian Delage. Sur le site de l’A.R.H.V., il nous est expliqué qu’il s’agit d’un « documentaire sobre, pédagogique et passionnant de bout en bout, [qui] plonge le téléspectateur au coeur de ce procès historique, grâce aux images tournées dans le palais de justice par une équipe de cameramen américains […] Tout au long des dix mois du procès (de fin novembre 1945 au 1er octobre 1946), 25 heures de films ont été accumulées, sur des pellicules dont la durée n’excède pas 10 minutes. Ce sont ces images – transférées sur support vidéo par le Musée américain de l’Holocauste – qui servent d’ossature au documentaire. » C’est dire si l’œuvre est ambitieuse. On ne peut ainsi que féliciter les Publicis Cinémas qui nous en propose la projection pour ce devoir de mémoire indispensable.

Revenons au présent, direction la froidure finlandaise pour « Les lumières du faubourg » du réalisateur Aki Kaurismäki. Présenté en compétitions du dernier Festival de Cannes, ce film s’annonce comme le troisième volet de la « trilogie des perdants » après « Au loin s'en vont les nuages » et « L'Homme sans passé ». Bien que les deux premiers opus fussent déjà récompensés à Cannes en 1996 et 2002, cette année marquera une fois de plus sa présence dans la cours des grands sans toute fois obtenir de prix. Ceci dit, il parait évident que cette œuvre, commencé en 1981 avec « Le menteur », continue à marquer de son empreinte le cinéma international. Il faut admettre que cette « photographie » des temps modernes semble parfaitement coller à la réalité d’un pays dépeint avec au centre le personnage du vagabond cher à Charlie Chaplin et dont le réalisateur revendique l’hommage rendu. Cette histoire qui se déroule à Helsinki, une capitale européenne située à presque 2000 kilomètres de Paris, est donc bien loin tant en distance qu’en terme de culture de notre quotidien et il est parfois bon de pouvoir partager, par le biais d’œuvres artistiques, avec nos co-citoyens européens. Un univers à retrouver soit à L’Arlequin, soit au Bretagne ou encore au Cinéma des Cinéastes.

Une destination toute aussi fraiche, la Serbie avec « Songe d'une nuit d'hiver ». A mi-chemin entre la fiction et le documentaire ce film met en scène trois personnages marginalisés par un pays en pleine reconstruction : Lazare qui tente de reprendre sa place dans une société détruite ; Jasma, une mère qui squattent pour survire et Jovana, une enfant autiste de douze ans. L’autisme se trouve d’ailleurs l’une des lignes fortes de cette œuvre à l’image de la souffrance d’un peuple blessé qui tente de résoudre ses problèmes. Après un passage par l’Irlande avec « Mon cher ennemi », Goran Paskaljevic revient dans son pays pour un film exigeant qui ne peut qu’éveiller notre curiosité et une fois de plus nous ouvrir les portes d’une Europe différente qui tente, tant bien que mal, de retrouver un air de liberté et de bien être. Pour oser s’ouvrir à ce film qui a, par ailleurs, fait une très belle carrière dans les festivals et reçus de nombreux prix, le Reflet Médicis attend dans sa « salle Louis Jouvet ».

Pour finir cette chronique, une petit rayon de soleil tout de même avec « La Californie » ou l’on retrouve autour de Roschdy Zem et Radivoje Bukvic une mère et une fille interprétées respectivement par Nathalie Baye et Ludivine Sagnier. Tout un programme pour cette adaptation du roman de Georges Simenon « Chemin sans issue ». Pour orchestrer l'ensemble de ces personnages qui voguent dans un univers assez trouble, on retrouve un jeune réalisateur aux commandes puisqu’il s’agit de son premier film derrière la caméra. Mais Jacques Fieschi n’est pas un petit nouveau dans le microcosme cinématographique. Bien au contraire, de collaborations en collaborations avec des cinéastes tels que Claude Sautet, Maurice Pialat, Olivier Assayas, Cyril Collard ou encore Nicole Garcia, ce scénariste aura signé quelques-uns des grands films que compte le cinéma Français. Bien que pour son passage à la mise en scène, son scénario s’appuie sur un roman solide, Jacques Fieschi n’hésite pas à déclarer qu’il s’agit là d’un film très personnel avec pour décor, non pas la Californie mais la Côte d’Azur, une région qu’il connaît plutôt bien pour y avoir passé le plus clair de son adolescence. Ainsi, si l’envie vous tente de plonger dans ce thriller psychologique traité par un auteur qui sait vous raconter des histoires, rendez-vous au Majestic Bastille.

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo

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