Le Petit Cinéphile Parisien

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mercredi 4 octobre 2006

A Paris et ailleurs j'aime voyager en cinéphilie...

Cette semaine, dans les cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass », une actualité très riche avec non moins de huit très belles nouveautés qui nous entraînent à la fois dans le Paris d’hier et d’aujourd’hui, en Transylvanie, au Tadjikistan, au Japon ou encore dans une Amérique quelque peu dérangeante. De quoi rassasier l’appétit des cinéphiles les plus exigeants.

C’est « Dans Paris » que je vous emmène pour commencer ce voyage en cinéphilie. Présenté au festival de Cannes 2006 dans la section « Quinzaine des réalisateurs », ce fut l’une des plus grosses sensations de la Croisette. Et pour cause, la simple présence de Romain Duris dans ce troisième long-métrage du jeune réalisateur Christophe Honoré était en soit un événement. Film au titre évocateur, l’histoire nous plonge dans une relation fraternelle dans laquelle Louis Garrel, déjà remarqué dans « Les Innocents » de Bernardo Bertolucci, joue l’autre frère. Au-delà de la distribution c’est un air de nouvelle vague du cinéma français qui semble souffler sur cette œuvre que l'on pourrait apparenter dix-sept ans plus tard au « monde sans pitié » vu par Eric Rochant… A découvrir dans la très belle salle Georges de Beauregard du Saint-Germain-des-Prés mais aussi à La Pagode, à l’Escurial et au Cinéma des Cinéastes.

Restons dans le Paris d’aujourd’hui avec « Le pressentiment » qui signe le passage du très attachant Jean-Pierre Daroussin derrière la caméra. Fidèle à son image de personnage quelque peu « décalé », l’histoire colle une fois de plus à cet acteur toujours très humain, très vrai. Même si il reste au contact de notre quotidien, ce n’est pas pour autant qu’il nous ennuie. Au contraire, il parvient une fois de plus, à travers son personnage, à nous transporter en franchisant le pas que souvent nous n’osons pas et parfois paraît si simple. Ainsi ce film fait le lien avec le Paris des gens simples d’hier et d’aujourd’hui s’agissant de l’adaptation d’un roman d’Emmanuel Bove paru en 1935. A voir aux Cinq Caumartin.

Du Paris d’hier, il en est également question dans la première adaptation cinématographique du célèbre roman de Patrick Süskind, à savoir « Le parfum ». Il est de notoriété public que l’auteur de ce chef d’œuvre ne voulait céder les droits de son livre qu’a la condition que Stanley Kubrick le porte à l’écran. Mais après s’être penché sur la question, le cinéaste avait déclaré forfait affirmant que le roman était inadaptable pour le grand écran. Martin Scorsese, Milos Forman, Tim Burton et Ridley Scott s’y sont également frotté et parmi ces grands réalisateurs, aucun n’a concrétisé cette adaptation. Cette constatation en dit long sur la difficulté de porter un tel ouvrage à l’écran. Aujourd’hui le film est bien là mais reçoit des échos très partagés. Alors, est-ce que la logique commerciale de l’industrie du film a eu son dernier mot face à l’aspect artistique. Peut-être... mais si l’envie vous prend de mettre des images derrière les remarquables descriptions de Patrick Süskind, rendez-vous au Max Linder, au Majestic Bastille ou bien au Miramar pour cet étrange voyage !

Quittons, Paris et la France pour partir loin, direction le Tadjikistan avec « Pour aller au ciel, il faut mourir » du réalisateur Djamshed Usmonov. Présenté dans le cadre de la section parallèle du festival de Cannes, « Un certain regard », ce film est le troisième de son auteur qui semble prendre goût à la Croisette puisque sa précédente œuvre, « L'Ange sur l'épaule droite », faisait déjà parti de la sélection en 2002. A travers cette coproduction franco-tadjik, Djamshed tente ici de nous plonger dans une histoire au sujet universel et ainsi de affranchir du contexte du pays dans lequel il fut tourné. Parcours initiatique d’un jeune homme d’aujourd’hui, ce film éveillera certainement votre curiosité. A découvrir à l’Elysées Lincoln !

Il serait dommage de voyager si loin sans faire un crochet par la « Transylvania » avec ce film très attendu qui clôtura le dernier festival de Cannes. Après « Exils », pour lequel il avait remporté le prix de la mise en scène sur la Croisette, Tony Gatlif, réalisateur d’origine algérienne, quitte Romain Duris et le pays de son enfance pour revenir avec un film qui se situe au cœur de la Roumanie et de la communauté Tsigane. On y retrouve, autour de Birol Ünel, deux très belles femmes, à savoir Asia Argento et Amira Casar pour un festival d’images et de musiques qui ne peuvent pas nous laisser indifférent. Ce magnifique hymne à la vie vous attend au Majestic Bastille et aux Cinq Caumartin.

La dernière nouveauté marquante de cette semaine mais pas des moindres nous entraîne au cœur des Etats Unis d’Amérique pour une oeuvre qui se présente comme extrêmement dérangeante et qui répond au titre de « Family Portraits ». Ce qui nous est proposé à l’écran, se compose en fait de trois court-métrage : « Cutting Moments » réalisé en 1997, « Home » réalisé en 1998 et « Prologue » réalisé 2003. Cette trilogie interdite au moins de 16 ans en salle peut ainsi s’apparenter à une descente aux enfers et préfigure d’une œuvre qui n’a certainement pas dit son dernier mot ni généré sa dernière image. Et pour cause, Douglas Buck travaille actuellement sur la touche finale du remake du film de Brian De Palma : « Sœurs de sang » qui seront incarnées par Lou Douillon et Chloë Sevigny. Et ce, avant de s’attaquer à un projet appuyé par Gaspard Noé. Ainsi, pour ceux qui n’on pas froid au yeux, un cinéaste à suivre dès à présent à l’Espace Saint-Michel.

Pour conclure cet édito, je vous propose un petit détour vers le Japon. D’abord pour le Japon du 18ème siècle avec « Les Amants crucifiés » du réalisateur Kenji Mizoguchi qui a par ailleurs obtenu pour ce film le Lion d’Argent à Venise en 1955. Présentée aujourd’hui en copie restauré, cette adaptation d’un spectacle de marionnettes crée par l’écrivain japonais Monzaemon Chikamatsu au 17ème siècle vous conduira sans nul doute très loin de votre quotidien. L’invitation au voyage vous attend au Reflet Médicis. Si vous désirez enfin poursuivre ce voyage au pays du soleil levant, l’Espace Saint Michel vous propose trois « Histoires du coin de la rue ». Ces films d’animation réalisés par Osamu Tezuka, considéré comme le pape du Manga, ne manquerons pas de compléter un choix très riche d’œuvres toutes aussi différentes que passionnantes.

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo

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