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mercredi 1 novembre 2006

Woody, littérature britannique, clandestins israéliens et alimentation générale

Après Stephen Frears avec « The Queen », Clint Eastwood avec « Mémoires de nos pères » et avant Brian de Palma avec le « Le Dahlia noir », l'événement de la semaine est incontestablement la sortie d'un film signé par un autre cinéaste incontournable, à savoir Woody Allen. Mais malgré la succession, semaine après semaine, de ces sorties majeures, il serait toutefois dommage de ne pas faire écho à des films « moins importants » mais contribuant, à leur niveau à la construction d'un patrimoine cinématographique en perpétuel croissance.

Ainsi, par le biais de notre réseau de cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass », c'est toujours l'occasion de mettre en avant des œuvres, parfois plus difficiles d'accès, mais proposant une autre vision du monde dans lequel nous vivions. Cette semaine donc, après le Woody Allen cuvée 2006, je vous invite à découvrir trois films en marge des grosses sorties , qui posent tous un regard décalé sur notre quotidien.

« Scoop » est donc le deuxième opus de ce qui deviendra sans doute la « période londonienne » dans l'œuvre d'Allan Stewart Konigsberg face à l'Histoire du cinéma. Ce film signe également son retour à la comédie policière dans la veine de « Meurtre mystérieux a Manhattan », « Escrocs mais pas trop » ou encore « Le Sortilège du scorpion de Jade ». Une comédie dans laquelle Woody Allen acteur se retrouve aux côtés de la superbe Scarlett Johansson et du non moins séduisant Hugh Jackman qui troque pour l'occasion son costume d'X-Men pour un rôle plus humain ! Après l'excellent « Match point » qui rencontra un succès immense et permit ainsi à un public différent de (re)découvrir le cinéaste américain, beaucoup attendent une confirmation du nouveau virage que prend son œuvre. Mais celui qui nous a habitué à sortir un film par année revient comme si de rien n'était avec une histoire qui sera peut-être plus dans la veine de ce qu'il a l'habitude de produire. C'est certainement une nouvelle façon de brouiller les pistes afin de mieux nous surprendre. En tous cas, une chose est sûre, le talent de Woody est à déguster dans de nombreuses salles. Ainsi, entre l'Arlequin, la Pagode, les 5 Caumartin, le Majestic Bastille, ou encore l'Escurial, vous n'avez que l'embarras du choix.

Un tout autre univers que celui de Pascale Ferran avec « Lady Chatterley ». Cinéaste trop rare, elle semble aujourd'hui nous livrer une œuvre juste et impeccable basée sur le récit de D.H. Lawrence. Auteur britannique du début du 20ème siécle, il fut longtemps considéré comme « pornographe » avant d'être reconnu pour ses vrais talents d'écrivain. C'est dire si l'œuvre à laquelle s'attaque Pascale Feran est sulfureuse. Adapté plusieurs fois à l'écran, notamment par Marc Allégret avec Danielle Darrieux en 1955 et Just Jaeckin avec Sylvia Kristel en 1981, la cinéaste française nous livre donc sa propre vision d'une œuvre écrite en trois versions distinctes. En effet, alors que la plus célèbre est la troisième, celle publiée par l'auteur en 1928, Pascale Ferran s'attache à la deuxième qui répond au titre de « Lady Chatterley et l'homme des bois ». Une version « […] moins simple, plus frontale vis-à-vis de son sujet, moins tourmenté. » déclare-t-elle. Vous l'aurez compris, cette ancienne élève de l'IDHEC (devenue depuis la Fémis) qui étudia le cinéma aux côtés d'Arnaud Desplechin et d'Eric Rochant, ne laisse rien au hasard et nous propose un œuvre perfectible et exigeante. Après nous avoir offert, il y a de cela plus dix ans, deux films très remarqués : « Petits Arrangements avec les morts » en 1994 et « L'Age des possibles » en 1995, elle réapparaît et démontre ainsi l'intemporalité de l'art. En reprenant le chemin des salles obscures avec une œuvre de qualité, à la hauteur de nos espérances, elle efface dix années d'absence. A découvrir au Saint Germain des Prés et au Balzac.

Après « Ushpizin », sortit le 11 octobre dernier et toujours à l'affiche au Bienvenue Montparnasse, c'est une toute autre image d'Israël qui nous est proposé de découvrir avec « Janem Janem ». En effet, Haïm Bouzaglo nous invite à découvrir un univers tout aussi secret que celui des juifs orthodoxes de Jérusalem, celui des travailleurs clandestins dans l'Etat Hébreu. Après quatre longs métrages, ce cinéaste franco-israélien revient ainsi sur un thème qui lui est cher puisque son premier film, « Mariage blanc », traitait déjà en 1988 du même sujet avec au centre, non pas des ouvriers Turques ou des Romains, mais des ouvriers Arabes. Un constat qui, en soit, en dit déjà long sur l'évolution de la société israélienne durant ces vingt dernière années. En nous proposant de suivre un personnage en pleine crise de la quarantaine qui décide, sur un coup de tête, de devenir lui-même clandestin dans son propre pays, Haïm Bouzaglo aborde cette fois son sujet d'un point de vue tout à fait étonnant. Un angle qui ne manquera pas d'éveiller notre curiosité face à ce problème d'actualité qui, en France, fait couler beaucoup d'encre et démontre, si besoin ait, que la gestion de l'immigration est une question inhérente à toute démocratie moderne. La salle d'embarquement est située soit à l'Arlequin, soit aux Publicis Cinémas. Bon voyage !

« À la cité de la Source à Epinay-sur-Seine, dans un centre commercial vétuste menacé de destruction, l'épicerie d'Ali reste l'unique lieu d'échange, un refuge où peuvent se retrouver les habitants du quartier. » Le décor est planté pour ce film documentaire qui, par son titre, « Alimentation générale », nous interpelle déjà. La réalisatrice, Chantal Briet, une habituée de ce type d'exercice, nous livre à travers ce long métrage, un document sous forme de chronique qui nous promet d'être à fois drôle et émouvante et ne manquera certainement pas de nous faire réfléchir sur la fuite en avant de notre société qui laisse certains d'entre nous sur le bord de la route. A noter que ce film est projeté à l'Espace Saint Michel et sera suivi de cinq débats/rencontres à l'issue des séances durant les quinze prochains jours.

Pour finir cette chronique, je voulais vous signaler, contre toute attente, la projection de « Ô Jérusalem » au Reflet Médicis dans la salle Louis Jouvet. Moi qui, le 18 octobre dernier, lors de sa sortie en salle, me plaignait de son absence dans le réseau des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass », je suis ravie de cette belle promotion du film d'Elie Chouraqui inspiré du remarquable roman de Dominique Lapierre et Larry Collins. Encore une fois, il n'est pas ici question de chef d'œuvre cinématographique et son apparition à l'affiche de l'une des salles de cinéma les plus exigeante de Paris ne transformera pas le film mais permettra sans doute à un public différent de découvrir cette très belle fresque historique racontée avec un sens du spectaculaire qui nous rappelle certaines épopées signées David Lean. Un spectacle qui , de plus, pourrait vous arracher quelques larmes sur la fin. A déguster avec gourmandise et sans chichis !

Quant au reste de la programmation, je vous laisse consulter la programmation complète des cinémas indépendants acceptant la carte « Le Pass ».

Bonne semaine dans les salles obscures… Et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires !

Mr Vertigo

1 Commentaire(s):

  • "Janem Janem"... Janem un autre!

    Voilà, un ptit jeu de mot, je pouvais pas me retenir!
    Et puis aussi un petit mot pour dire merci pour le programme des petits cinémas indépendants associés au Pass, c'est très pratique!
    Bonne cinéphilie!

    Par Aurelie, à vendredi, novembre 17, 2006 6:18:00 PM  

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