Le Podauditeur

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jeudi 28 septembre 2006

Le podcast serait-il sur le point de perdre pied ?

Deux ans après son apparition aux Etats-Unis, il semblerait que le podcasting vive sa première véritable crise existentielle. En effet, la société Apple aurait l’intention de prendre la main sur les trois lettres « Pod » au même titre que les trois lettres « Mac » sont associées aux ordinateurs de la marque. Ce qui signifierait que dans l’avenir le mot « podcast » soit lié corps et âme à la firme de Cupertino. Il ne resterait plus alors, à ce jeune média, qu’a se trouver un nouveau nom.

L’affaire qui a mis le feu aux poudres a été révélée le 22 septembre dernier dans le blog de Wired puis fut relayé deux jours plus tard par engadget avant de figurer dans un billet sur « Oh MyPod ! ».

Pour faire simple, il s’agit en fait de la société « Podcast Ready » qui est sommé par les avocats d’Apple d’abandonner le suffixe « podcast » dans leur nom ainsi que le suffixe « Pod » dans le nom de leur logiciel « myPodder » car cela crée la confusion auprès des consommateurs.

Cette démarche cavalière qui pourrait donc signifier un tournant non négligeable dans l’évolution de ce jeune média, semble pour le moment un cas isolé d’après « Oh MyPod ! » qui reprend l’analyse d’Adam Curry, considéré comme l'un des pionniers du podcasting aux Etats-Unis. Dans cette analyse, il affirme notamment « que n'importe qui peut continuer à utiliser le terme POD dans son nom de société tant que la consonance n'est pas trop proche d'iPod et que l'activité de la société ne touche pas directement à l'iPod (myPodder avait pour idée de vendre des iPod préinstallés avec leur propre logiciel) ».

Il faut tout de même admettre, n’en déplaise aux « pcistes », que le concept du podcasting est né en grande partie au sein de la communauté Mac, qu’iTunes dans sa version 4.9 fut le premier logiciel à intégrer la notion de podcast le sortant ainsi de sa confidentialité et qu'en enfin pour la création de podcasts intégrant des fonctions avancées comme le chapitrage, un ordinateur frappé de la pomme est nécessaire.

Mais ces raisons sont-elles suffisantes pour enfermer ce jeune média dans une marque et une communauté en lui enlevant ainsi son caractère universel auquel il aspire depuis le départ ?

Il faut rappelé que la télévision et la radio, ces deux médias qui nous sont cher et auquel le podcasting se présente comme une alternative, ne sont en fait que la résultante de techniques de diffusion à savoir la télédiffusion et la radiodiffusion. La logique voudrait alors que le podcasting ne soit en fait que de la « RéseauDiffusion », voir de la « NetworkCasting », de l’ « InternetCasting » ou encore du « Webcasting » pour surfer sur un nom plus séduisant, plus accrocheur.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que les noms de domaine webcast.com et webcasting.com sont déjà déposés depuis 1995 et 1996, donc bien avant que le phénomène du podcasting ne naisse. Il y a fort à parier qu’avant de lâcher le mot podcast, certains y avaient pensé.

En effet, si on résume ce qu’est le podcasting, il ne s’agit en fait que de la diffusion de contenu multimédia via le Web par le biais d’un fichier XML. Ce fichier, appelé également « feed RSS », a pour objectif de diffuser des liens vers des fichiers stockés sur un serveur afin que le consommateur final les récupère sur son terminal (ordinateur, téléphone mobile, etc…) et ainsi les consulte à loisir. Il s’agit donc bien de diffusion via l’Internet et finalement le mot « pod » n’est là que pour faire du buzz et associer ce jeune média à son support le plus souple d’utilisation, à savoir l’iPod d’Apple.

Il est également intéressant de constater que nos amis francophones du Canada ont traduit le mot « podcast » par « baladodiffusion », allusion à la racine grec du mot « pied » appuyant ainsi sur le fait que ce nouveau média a pour vocation d’être mobile et transportable via un baladeur numérique ou un téléphone mobile (Comme le fut le fameux Walkman sur cassette en son temps).

D’autres enfin ont vu, derrière le mot « podcast », l’aspect communautaire du média permettant de diffuser du contenu multimédia ultra ciblé ne s’adressant qu’a un public précis et s’opposant ainsi à l’aspect « mass média » de la télévision et de la radio.

Ainsi, face à cette analyse, il est fort probable que le podcasting soit dans l’obligation de se trouver une nouvelle identité au risque de mettre au placard ses ambitions et ainsi rater la marche de l’universalité pour se retrouver aux côtés de la télévision et de la radio.

Finalement, ce rappel à l’ordre d’Apple, bien que cavalier et dérangeant pour certains, ne peut être que salutaire pour ce jeune média qui cherche à se faire un nom !

Mr Vertigo

P.S. (Petite Suggestion) : Pourquoi ne pas mettre l'étude de cette question à l'ordre du jour du W3C Consortium ? Après tout, ce sont eux les plus habilités pour statuer sur la question du podcasting comme système de diffusion de fichiers multimédia via l’Internet. Ainsi il définirait les normes de diffusion via le XML une fois pour toute et baptiserait le tout officiellement « Webcasting » !

1 Commentaire(s):

  • webcasting, netcasting, toilecasting... tout ça est très vilain quand même... et il est beaucoup plus facile d'expliquer aux gens qui ne connaissent pas la chose, que le podcasting est "de la radio qui s'écoute sur un iPod" (ou un baladeur mp3) !
    Je ne pense pas que le mot "pod" soit en danger. Si Apple menace myPodder, c'est parce que phonétiquement, dans "mypodder" il y a "ipod" et que son activité (tu le dis toi-même) consiste à revendre des ipod conditionnés. Ça, Apple ne peut pas l'accepter...
    Pour moi, le terme Podcast est le meilleur, et je continuerai à faire des podcasts jusqu'à ce que la police vienne m'arrêter à l'aube et m'emmène menottes aux poings dans le petit matin blême tandis que je hurlerai je ne suis pas un numéro je suis un homme libre et je ne fais pas des webnetcastchoses je fais des podcastouilles !

    By walter proof, at 18:28  

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