Vu du canap'

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vendredi 3 août 2007

Blood Diamond en DVD : Une descente dans l'enfer des diamants africains

L'exemplaire du DVD que j’ai reçu n'a d'intérêt que par le film qu'il contient. En effet, cette édition simple de « Blood Diamond » n'offre, pour ainsi dire, aucun bonus. Seul la bande annonce du film et le commentaire en anglais et sans sous-titre français figurent à ce chapitre ! Mais, oublions cet aspect des choses, parfois très pertinent dans une édition DVD, pour jeter un regard sur le film proprement dit.

Sortie en salle le 31 janvier dernier, j'avais encore fraîchement à l'esprit ce film que j'ai découvert en salle. Habituellement, j’éprouve peu de plaisir à revoir un film si vite. Mais comme l’occasion se présentait à moi dans ces conditions, j’ai plongé !

« Vu du canap' », le film garde sa force. De plus, cette nouvelle « séance à domicile » m’a fait prendre un peu plus conscience de la gravité du propos qui se distille intelligemment dans ce divertissement à grand spectacle fort bien mené.

Il faut dire que « Blood Diamond » ne vous laisse aucun répit en démarrant sur les chapeaux de roue avec une scène d'ouverture qui impose en quelques minutes le rythme de ce film haletant. Pas étonnant avec un cinéaste d'expérience tel qu'Edward Zwick. Suite à ses deux plus importantes productions que sont « Glory » en 1990 et plus récemment « Le Dernier samouraï », « Blood Diamond » s'inscrit parfaitement dans le registre du divertissement qui nous plonge dans des univers violents tant au niveau du propos que des situations qu’ils proposent.

Au centre de l’histoire, les « blood diamonds » que l’on pourrait traduire par « diamants de conflits » ou plus simplement par « diamants de sang ». Ils posent à eux seuls tous le problème relationnel de l’Afrique noire face au monde occidental : L’argent c'est le nerf de la guerre et des guerres sur le continent africain, ce n’est pas ce qui manque. Véritable monnaie d’échange pour arrachées du sol au prix de vies humaines détruites ou mutilées.

En 1991 débute la guerre civile en Serra Leone avec l’entrée en scène du RUF (Revolutionary United Front) qui, sous le commandement Foday Sankoh, attaque deux villages dans l’objectif de contrôler des zones diamantifères.

A la fin de l’année 1998, période à laquelle débute l’histoire du film, la Sierra leone, est toujours en pleine guerre civile. Le RUF est aux portes de Freetwon, prés à renverser le pouvoir en place et les diamants servent à armer les miliciens qui n’ont aucun scrupule à mettre des enfants en première ligne. Ces enfants soldats, entraînés pour tuer, sont d’ailleurs présentés comme l’ « arme ultime » lors des nombreuses scènes de massacres saisissantes.

Cette base de faits réels replacée dans son contexte historique donne ainsi à ce long métrage toute sa force. Les scènes d’actions appuyées par une réalisation musclée, des effets sonores qui imposent un son 5.1 d’excellente facture nous plonge dans ce conflit atroce avec un réalisme étonnant.

Pour compléter cette sensation spectaculaire d’immersion dans un conflit pourtant loin de notre quotidien, il fallait également nous faire vibrer via des personnages forts, attachants et facilement identifiables. Là encore, pari réussit. Par le biais de Danny Archer interprété par Leonardo DiCaprio, Solomon Vandy interprété par Djimon Hounsou et Maddy Bowen interprété par Jennifer Connelly, ont ne peut être qu’entraîné dans cette histoire qui mêle parfaitement l’histoire de destins individuels au caractère universel du propos.

On notera notamment l’interprétation de Leonardo DiCaprio, un acteur qui, de film en film, ne cesse de prendre de l’épaisseur. Depuis Titanic qui le propulsa directement au firmament des légendes du cinéma, ce « James Dean » contemporain aura eu la chance de passer entre les mains de Steven Spielberg, Martin Scorsese, Woody Allen ou encore Dany Boyle. Un parcours durant lequel, au delà de son statut de « Star », il aura pu devenir un véritable Grand Acteur au sens noble du terme.

Soulignons également le remarquable Djimon Hounsou. Acteur français originaire du Bénin, il débuta comme mannequin en représentant entre autres la marque Thierry Mugler. Cette notoriété le mènera ainsi à Hollywood et notamment sur les plateaux de Steven Spielberg pour Amistad qui lui valut une nomination au Golden Globe. Aujourd'hui, cet interprète de talent sait, dans le registre souvent ingrat de l’autochtone, tirer son épingle du jeu et marquer ainsi les esprits du public.

Auréolée de son oscar de meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation dans « Un homme d’exception », la très séduisante Jennifer Connelly, dans ce rôle de photo-reporter tout-terrain, vient parfaitement compléter ce trio de choc qui nous entraîne parfois au bout de l’enfer sur terre.

Vous l’aurez compris, « Blood Diamond » a toutes les qualités d’un film que l’on a plaisir à voir et à revoir que ce soit pour son côté spectaculaire, son propos toujours très actuel ou ses personnages véritablement attachants servis par des interprétations remarquables. Ce DVD mérite ainsi d’avoir sa place chez vous, même dans sa version simple, sans bonus !

Mr Vertigo

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